Toy Plane
Tu es arrivé le jour de mes dix ans
Au début, tu avais l'air un peu perdu
Un long voyage avec mes parents
Pas de retour de prévu
Mais aujourd'hui je me demande encore : « de quel droit
A-t-on décidé pour toi ? »
Aujourd'hui je voudrais savoir ce que tu en penses
C'est-y bien pour toi la France ?
Est-ce que c'est vraiment une chance ?
C'est sûr que derrière tes cicatrices
Se cache une enfance bien triste
Dans le vestiaire de foot, tu étais « le p'tit chinois »
Est-ce que tu nous pardonneras ?
Et puis quand ça devient difficile même avec moi
Est-ce que je peux t'en vouloir pour ça
Ai-je la moindre idée de ce que tu as dans le coeur mon gars
De ce que tu as vécu là-bas ?
Avant l'orphelinat
Maintenant mon frère écoute-moi
J'espère que tu trouveras ta voie
Histoire de prendre une revanche sur la vie
Fais donc ce que tu as envie
Des fois je pense au désespoir de ta première famille
Ceux qui n'ont pas pu te voir grandir
Mais maintenant que tu as des épaules presque aussi larges que moi
Qu'est-ce que je suis fier de toi
Qu'est-ce que je suis fier de toi
Toy plane est la seule chanson où le texte est venu en moins de 2 heures. Mes brouillons ne faisaient pas plus de trois pages et elle a été très peu retouchée après.
Elle raconte l'histoire de l'adoption de mon petit frère. « Toy plane », ce sont les mots qu'il a prononcés en arrivant à l'aéroport de Manille. Les avions de l'aéroport lui rappelaient ceux qu'il avait en jouets à l'orphelinat.
Quand je lui ai fait écouter la chanson, je me rappelle parfaitement de sa réaction. Moi, j'étais super stressé. A la fin, ça finit fort avec les bombardes et après grand blanc. Une seconde, deux secondes, trois secondes et là il me lâche « bah ça parle de moi. ».