Le Bal des Guignols
Ce soir, je suis un peu angoissé
Elle s'appelle Eve et je lui ai filé
Un rencart sur la place de Broglie,
Une fille classe et gentille
Carrément belle aussi
Elle m'adresse un sourire radieux
Je m'approche et me perds dans ses yeux
Je l'emmènerai dans un café,
Je ne sais pas trop ce que je vais
Pouvoir lui raconter
Pas franchement le temps de réfléchir
Que déjà elle m'invite à partir
Et dire que j'avais imaginé
Que la dame serait
Un peu plus réservée
Hélas pour ma virilité
Je crois que je me suis égaré
La demoiselle m'invite juste à danser
Sur une valse effrénée
Pour ne rien arranger
Et dansent les belles demoiselles
Avec leurs battements d'ailes
C'est la valse des fées
Qui tournent de tous côtés
Et c'est le grand bal des guignols
Pendant que les fées s'envolent
Sur une valse à mille temps
Qui tourne trop rapidement
On dirait qu'elle a ça dans le sang
Comme si elle était née en dansant
Moi je galère comme elle n'imagine pas
Pour ne pas compter les pas
Plutôt pour ne pas que ça se voit
Mais alors que je pensais assurer
J'entends bien par question de dignité
Eve y va de son rire délicat
Un brin moqueur en soi
Dame fierté, on repassera !
Refrain
Je rougis sans comprendre ce qui se passe
Si bien que tout à coup, elle m'embrasse
Je suis parti rejoindre ma copine en République Tchèque et j'ai entendu de la musique tzigane dans les rues de Prague et je me suis dit : « ça sonne ! ». Il y avait trois violons, une guitare et une contrebasse. En revenant, je me suis dit, pourquoi pas écrire une chanson aux influences tziganes. Plus la composition avançait et moins je trouvais que ça faisait tzigane. Ça ressemblait plutôt à du Flamenco.
Du coup, j'étais un peu déçu mais Martin a trouvé la chanson géniale et m'a convaincu de la garder.
Le texte a mis beaucoup plus de temps à venir : pendant plus d'un an, pas moyen de mettre des mots qui allaient avec cette valse qui roulait sur les riffs de guitares. Et puis pourquoi pas raconter l'histoire d'une valse. Les paroles bouclaient la boucle et ça faisait encore plus tourner la danse.